ANNECY
Les artistes ont imaginé chorégraphie, clip et chanson, entre poésie et onirisme autour d'un lac à marée basse
Le lac fascine et inspire
"Le lac d'Annecy attire, fascine, inspire et émeut le désir de merveilleux caché en chacun. Aussi, sa surprenante physionomie à l'issue de cet été 2018, si chaud et si sec, interroge, inquiète parfois, mais également bouscule la routine et l'indifférence qui se dépose sans bruit sur notre quotidien". C'est partant de ce postulat que l'équipe emmenée par l'iconoclaste, Téo Lavabo, a mis en boite "La chanson du Lac". Quand d'autres, comme la chorégraphe Alexandra Lemoine, ont l'idée d'une danse, sous les airs de "Bouquet de pleurs" de Foé.
La sirène d'Annecy entonne "La chanson du Lac"
"Doux Jésus, c'est la sécheresse [...] Ça fait 20 000 ans que je suis au fond du lac et 70 que je n'ai pas vidé mon sac... Il n'y a plus d'eau dans le lac". Le 25 octobre, une sirène s'est échouée sur les réseaux sociaux. Depuis, son chant n'en finit pas d'envoûter les Annéciens et tous ceux qui désolent du niveau du lac.
Jugez-en plutôt, à l'heure d'écrire ses lignes, le clip de trois minutes, réalisé en moins d'une semaine et tourné en une heure a fait plus de 30 000 vues sur Facebook, 600 partages et 14 000 vues sur Youtube.
" Le lac est comme un membre de la famille "
Derrière les écailles, il faut reconnaitre la folie délicieuse de Téo Lavabo. Le Photographe et vidéaste professionnel s'est déjà illustré dans plusieurs reprises parodiques. D'habitude au centre de la lucarne, l'Annécien d'adoption partage un bout de la plage avec des complices aussi atypiques que drôles. Parmi eux, Solal, la religieuse à cornette au très joli brin de voix. Et Annick Robinet, la veuve accordéoniste. Espèce d'hydre à trois têtes. Des personnalités pourtant d'âges et de sensibilités très différentes qui se sont retrouvées avec du bonheur autour du projet de la sirène du lac.
Si Téo Jaffre a, à peu près, une idée par minute, celle de la sirène lui trottait depuis quelques temps déjà. Les échanges fleuvent sur les réseaux sociaux et dans les conversations sur la santé du lac faisaient de ce projet, une évidence.
"Le Lac pour les Annéciens est un peu comme un membre de la famille. Il agit comme un lien entre les gens" assure Solal. Également, "entre nous. J'ai été enrichie des possibilités de chacun. Un vrai moment de grâce" Surveillez de près, on a toutes les chances de les revoir bientôt, avec ou sans les écailles.
Krystel BABLÉE
Légende images :
Gauche / Derrière Téo Lavabo, Solal et Annick Robinet, c'est toute une équipe qui travaille. Ainsi, le complice de toujours et vidéaste Pierre-Emilio Médina, Rosine Sauvage styliste et une foule d'amis.
Droite / Téo (au centre) a déjà des projets pleins la tête combinant accordéon et yodel, et évidemment le ukulélé. À suivre !